mardi 23 mars 2010

Pas le choix dans la date


J’en conviens, choisir pour titre cette contrepèterie belge pourra vous interroger mais aucune autre maxime n’aurait pu mieux illustrer le dilemme auquel je suis confronté.


Avant de m’expliquer plus longuement sur le choix cornélien que je dois faire, je vous annonce la création d’une nouvelle rubrique sur ce blog, qui agrémentera chaque article : la « rubriqu’en vrac ». En vrac, mais pourquoi ? Mais parce que j’ai la fâcheuse tendance à utiliser ce terme particulièrement souvent, notamment pour trier mes fichiers inclassables dans mon pc dans un dossier « en vrac » ou encore pour ranger mes affaires, j’ai toujours eu des « boîtes-à-vrac ». Cette rubrique me permettra de ranger tout et rien et réciproquement, sans avoir à le structurer ni le justifier. On y trouvera 3 sous-rubriques : people, perso et Bonus bad beat(s).

Parenthèse terminée, je vous contais dans mon précédent billet que j’avais réussi à gérer ma qualification pour les demies-finales de l’EPEC sur Everest grâce au freeroll organisé par l’Ecole française de Poker. Ma qualification s’est effectuée sans peine, la structure étant super lente j’ai pu me mettre en sit out pendant la (mortelle) première heure, l’heure pendant laquelle les cadavres encore fumants et agonisants des bons joueurs gisent dans tous les coins de la room, vidés de tous leurs jetons par d’immondes fishs jouant au concours du « tiens qui va mettre la plus belle horreur ce soir », ou encore « j’arrive pas à lâcher ma paire de 3 sur un flop AK10 et je fais full backdoor quand t’as floppé ta suite en poussant à tapis au flop, on sait jamais». Voilà pourquoi j'évite cette première heure quand la structure le permet.

Ensuite, j’ai réussi à arriver sans trop de peine à la bulle en gérant mon stack, ayant triplé mon tapis au tout début de tournoi avec un full aux valets contre une quinte et une couleur. Je sortirais dans les 30 derniers en me faisant craquer les dames par une paire de sept qui fera couleur backdoor. Peu importe, j’étais qualifié pour les demies-finales à Paris et j’allais pouvoir rencontrer Saoût, Fabsoul dont je suis un grand fan et François Montmirel entre autres !

Et bien samedi 13 Mars (le soir même de mon dernier article), je réussissais à décrocher aussi ma qualification pour le quart de finale live à Bordeaux de la Poker.fr Cup en partenariat avec Betclic grâce au freeroll de Pokernews qui offrait gracieusement 5 places pour 150 et quelques inscrits. Pour l’anecdote, j’ai découvert la veille en lisant les vieux articles de Stefal qu’il y avait une étape près de chez moi (merci beaucoup, au passage). Je m’inscris donc pour le freeroll, qui s’avère être l’avant-dernier permettant de s’y qualifier. Sans entrer dans les détails, j’ai gagné le freeroll, eu beaucoup de bonnes rencontres et surtout pas de suckout, et donc cho/shippé mon ticket pour le tournoi live de Samedi 21 Mars à Bordeaux.

Ainsi, avant-hier, je me pointe donc bon pied bon oeil de bon matin pour jouer ce tournoi. Je ne me refuse jamais un live, j’adore ça et j’espère le niveau relevé. Pour info, 100 joueurs sont sensés être présents et seuls 10 seront qualifiés pour la finale régionale (qui a lieu dimanche prochain à Toulouse). J’enfile lunettes de soleil, sweat à capuche et grille une dernière cigarette : me voici paré pour ce tournoi. J’ai aussi emporté de quoi prendre des notes.

Premier bon point, on commence à l’heure, second, les tables et l'endroit sont magnifiques (mais vraiment sublîmes je vous assure), troisième, les organisateurs sont super pros et dispos, quatrième, l’ambiance est ultra détendue. Par contre, comme je suis râleur, je soulignerais le fait que la structure était assez trompeuse (un faux deepstack) : on partira avec 5000 jetons, blinds 25/25 puis elles doubleront toutes les 20 puis 25 minutes (penser 25/50, 50/100, 100/200, 200/400, 300/600).

Comme nous devions prendre la distribution à notre compte, cela nous fera perdre énormément de temps. Comme j’avais pas mal de joueurs issus d’internet à ma table, je prendrais rapidement le rôle de dealer (j’aurais donc pris très peu de notes).

En ce qui concerne le jeu, j’ai décidé de jouer small ball, comme d’habitude, de ne pas essayer de m’impliquer dans de gros pots et de monter mon stack doucement mais sûrement (au fait, merci Power Poker, une tuerie ce bouquin, je ferais un résumé de ce livre sur un article prochainement).

Ma table est constituée uniquement d’hommes. J’apprends à ce moment là que nous ne sommes que 78. A ma gauche, une serrure dont le nom de scène est « le boucher », très sympa par ailleurs, j’éviterai soigneusement de jouer contre lui car je l'ai déjà vu sur quelques lives. Ensuite, un mec ultra aggro que j’aurais très longtemps à ma table, on l’appellera Kojack parce qu’il sortira trois joueurs avec KJ de manière horriblissîme. A ma gauche, trois vilains super tights et passifs qu’on appellera simplement « vilains ». En face de moi, deux joueurs issus d’internet très gentils mais savant à peine distribuer les cartes, que j’appellerai « geeks » (je sais, c’est pas gentil, mais brûler trois cartes pour poser le flop c’est pas commun, ni de distribuer deux cartes par deux cartes à chacun d’ailleurs).

Je perdrai rapidement presque 1/5 de mon stack sur la troisième main avec JJ. Kojack relance à 3.5BB au bouton sur ma BB. Au lieu de juste payer, je ferais stupidement un 3bet qui sera callé instantanément. JJ ne touchera pas le flop AQ4, et je me couchera sur la mise de Monsieur qui fera un donkbet à tapis (pour info, Monsieur me montrera AQ). Deux mains plus tard, on entendra les premiers applaudissements pour le premier sortant qui se fera craquer les rois par les valets.

Quelques coups plus tard, je relancerai en middle position avec QJ dépareillé à 2,5BB, relance qui sera payée quatre fois. Le magnifique flop 8910 avec deux trèfles sera relancé par geek premier de parole à 250 que je relancerai à 1000 (pas de control pot pour toucher sa flush ou je ne sais quoi). J’agresserai un peu mon adversaire en disant « c’est un peu cher pour un tirage couleur hein ?? ». Il finira par payer (avec le tirage couleur, me dira-t’il). La turn, une dame de carreau, m’amènera à pousser tapis (il me restait 2800 et quelques, et il y avait quasiment 3600 au pot), en priant que geek n’aie pas KJ. Il foldera rapidement, marmonnant « je peux pas payer maintenant, pourtant je la sens cette main ». Entre parenthèses, un beau concept à développer, le fait de sentir sa main, non ? (tiens, roquefort celle-là !!).

Ensuite, ça a été le désert de cartes pendant presque deux heures, cependant ça a été un vrai régal de jouer à cette table. Je suis respecté et j’en profite pas mal. Les joueurs s’entretuent et Kojack colle badbeat sur badbeat (KJ vs AA, KJ vs QQ...) et se construit un stack énorme qui me fait saliver. Je toucherais deux fois AK et mes CB passeront au flop, je montrerais mes mains à chaque fois. Il y a déjà pas mal de sortants. Ensuite, je monterais mon stack sur des vols en position et des pots multiways. A la pause déjeuner, je suis à 12k sans avoir joué de gros coups sauf au début. Pour info, les blindes sont à 200-400 avec un average à 7,5k et il reste une soixantaine de joueurs.

Juste avant la pause, je me prendrais un peu le bec avec Kojack et devrais appeller le Tournament Director. Il faut savoir que le coup d’avant, il retournera ses cartes sur une des mes relances alors que la grosse blinde n’avait pas parlé, ce qui m’avait déjà échaudé. Pour notre dispute, il s’agissait d’un coup où jétais premier de parole contre un short au flop. A ce moment là, le short stack annonce tapis sans que ça soit son tour de parole. J’affirme qu’il a perdu son droit de parole, que cela vaut check, et que ça me laissera voir la turn gratuitement. Kojack, absolument pas dans le coup, m’arrête et me dit « mais non, les règles Interrrrrrrnationales disent qu’il a droit de faire ça, c’est de l’intimidation, il a le droit, gnagnagna, je suis croupier, je le sais » de manière super agressive. J’appelle le TD, qui me donnera raison, et clouera le bec à Kojack, qui grommelera jusqu’à la pause.

De retour après la (courte) pause déjeuner, les deux joueurs à ma gauche, les plus actifs, (le boucher et Kojack) sont absents. Sur deux orbites, je martyserais la table en volant 3 fois sur 4 les blindes. Quand ils reviendront, je suis presque à 16k. Je vais ensuite sortir deux des vilains à ma droite avec une paire de 10 et AK, et monterais à 20/22k. Il doit rester une cinquantaine de joueurs à ce moment là et je suis vraiment bien. Malheureusement, de nouveaux joueurs arrivent à notre table et la dynamique va totalement changer. Un mec totalement en tilt va pousser tapis 4 fois de suite et passer de 2k à 18k en mettant 3 horreurs. (J9 vs QQ et 96 vs AK de mémoire). Ensuite, les relances vont devenir très très chères et aller voir un flop avec un broadway ou une petite paire deviendra du suicide. Les éliminations s’enchaînent super rapidement, mais je maintiens le nez au-dessus de la ligne de flottaison, en agressant notamment Kojack sur toutes ses grosses blindes.

Je vais donc me maintenir aux environs de 20k jusqu’à ce qu’il ne reste plus que trois tables. Juste avant que notre table splitte, je vais passer un bluff monstrueux avec 910s et faire coucher ses valets preflop à un joueur ultra-serré. J’ai vraiment joué à l’intox en le fixant très longtemps avant d’annoncer ma relance et le 4better en lui disant « un peu light les valets pour aller voir un flop là ». Il a pris deux bonnes minutes avant de coucher et il sortira deux mains plus tard, complètement en tilt (je pense que je n’aurais pas dû lui montrer ma main).

Les demies-finales vont arriver très très vite, ça fait moins de 3 heures que l’on joue depuis la pause déjeuner, et les shorts tombent comme des mouches. Je me maintiens à 25/30k. Les blindes sont à 800/1600 lorsque nous sommes à la bulle et tout le monde serre les fesses. Je vais passer un bluff avec A-high en deux barrels sur un flop hyper dry, ce qui va me donner un peu d’air. Je ferais ensuite sauter la bulle en bataille de blindes quand la petite blinde (un mec qui avait fait un joli NYBR avec les as) fera un just call. Je retourne les 10 et ferais un 3bet pour info, il poussera tapis pour moins d’un tiers du mien. Je paierai et me retrouverai face à KJ. L’apparition d’un 10 au flop réglera l’affaire (d'ailleurs je n'ai pas saisi son move...). Nous étions donc qualifiés pour la finale régionale à Toulouse qui a lieu dimanche qui vient.

La table finale fut anecdotique, tout du moins pour moi. Sur la première main, l’énorme chipleader paye un short avec 73 et craque ses valets en faisant quinte. Il prétexte en avoir marre, mais je trouve ça limite. Je lui dit que ça n’est pas sport et que même s’il n’y a rien à gagner il me semble plus marrant de jouer correctement. Je suis environ à 45k et la moyenne est à 30k ou quelque chose comme ça, avec des blindes à 1000/2000.

Je retourne AK et relance à tapis le 3bet du chipleader qui me paiera avec Q4. (...WTFF???...) Le flop apportera une dame et un 4. (P****¨ù$$ù%ùù) Un maigre tirage quinte me redonnera de l’espoir au turn mais un deuxième 4 river me clouera sur mon siège (SICK). Je me suis un peu enervé, mais je lui ai dit que c’était bien joué et que j’espèrait l’avoir à ma table à Toulouse pour qu’il me paye avec le même genre de mains. Out 9e donc, mais content. Les organisateurs m’ont même trouvé un surnom, Phil Laak (cf la photo), et j’ai été photographié pour Sud-Ouest (d’ailleurs ils ont exagéré sur le prize-pool).

Donc voilà le dilemme : l’EPEC ou la finale régionale de le Poker.fr Cup ? Pas le choix dans la date. D’un côté la chance de rencontrer des professionnels reconnus, mais peu de chance de gagner un des trois tickets pour la finale aux Canaries (3/405). et de l’autre 1 chance sur 50 de shipper un ticket pour Las Vegas. J’attends vos conseils. En outre, Toulouse est plus prêt de chez moi.



Vrac :

People : Phil Ivey, roi des prop-bets en tout genre, a racheté son pari (d'un million de dollars) de ne pas manger de viande à Dwan pour $150,000. En même temps c’était des Chicken Wings, on le comprend.

Perso : Voilà la situation. Petit Sit&Go 10€ rebuy entre potes (dont une calling station). Nous avons passé la période de Add-on. Je couche J10 en premier de parole. Bataille de blindes entre deux joueurs, qui vont voir un flop pour assez cher. Pour info, le joueur en petite blinde joue un poker très sérieux, assez classique. Il ne bluffe jamais en trois barrels.

Flop : AQ4. Relance au pot, payé par calling station.

Turn A. Relance au pot, idem. River J. Tapis. Payé.

Petite blinde retourne AK, et la BB retourne... JJ. One-outer (j’en avais un). Pan.

Et toi, tu lâches tes valets quand ton adversaire te montre clairement qu’il a touché son brelan d’as ?? Surtout que ça fout une sale ambiance après...


Bonus Bad Beat(s) : Je n’ai pu, ni participer aux tournois de Xewod ni à ceux de DavidLPoker puisque ma connexion miteuse ne permet ni l’accès au réseau d’Unibet, ni l’accès au réseau de Wam. Merci 9 Wifi !

Pokeristiquement,

BluffDaddy

samedi 13 mars 2010

[EDIT] C'est pas parce qu'on a soif d'amour...


Qu'on doit se jeter sur la première gourde venue, disait Pierre Desproges.

Qu'on n'a pas aussi soif d'Evian, de victoires et de packages, dirait notre Xewod national (de Cristalline dirait Guy Roux). Xewod nous y a incité, à nous soûler de poker jusqu'à plus soif, en menant magistralement (de main de maître, que dis-je), un freeroll inter-bloggueurs pour gagner des packages pour l'open d'Evian sur Everest Poker.

Edit : j'avais déjà posté cet article, mais par je ne sais quel miracle, il s'est envolé. Ne l'ayant pas sauvegardé au préalable sur un logiciel de traitement de texte, pensant bêtement qu'il s'auto-sauvegardait sur le blog itself, je l'ai perdu. Je m'excuse d'avance, car ce billet est un peu indigeste, j'ai pas mal de choses à dire après autant d'absence.
Je n'avais pas écrit depuis un certain temps sur le blog car mes études et le poker live avaient pris le pas sur le poker sur internet, logique somme toute. Effectivement, j'organise des tournois dans les bars de Bordeaux (voir le post de Gainternet à ce sujet) deux à trois fois par semaine, et ça me prend pas mal de temps. (au passage, si un bloggueur pose le pied à Bordeaux, je me ferais un plaisir de l'inviter et de lui payer la première bière).


Pour en revenir à Evian, je n'ai pu participer qu'à trois manches sur cinq, dont une (la première) où j'organisais en même temps un tournoi live. Pas évident de jongler entre les deux. Je n'ai pas réussi à accéder à la finale, que de toute manière je n'aurais pas pu jouer. Voici très rapidement le détail de quelques coups clés des trois manches que j'ai jouées. C'est un peu flou, excusez-moi d'avance des imprécisions, mais je devais le faire pour Xewod.

Manche 1 (du lundi) : comme je jonglais entre le tournoi que j'organisais et le tournoi bloggueur, j'ai été très long dans mes prises de décisions et dans mon jeu. Néanmoins, j'ai réussi à constituer un stack correct (10/11k) en imposant mon style très aggro à la table (38/21 vous dira raoulvofoni), en relançant très faiblement beaucoup de coups (4 à 5 fois par orbite à 2,3/2,5BB).
Je prends un mur (c'est ça aussi de jouer aggro), en faisant brelan avec ma paire de 7 sur un flop tout trèfle, et j'envoie trois barrels que paiera mon adversaire pour faire quinte runner runner avec A3 (il me dira qu'il avoir voulu check caller 2 fois pour bluffer river).
Je coucherais ensuite une paire de 10 en bataille de blinds (je perdrais 3k), où mon adversaire montre AK (pas envie de jouer un flip).
Peu à peu, je remonte un stack de presque 10k en doublant avec les as et en étant plus sage alors que les blindes et les stacks des concurrents commencent réellement à piquer.
Puis vient le coup fatidique où je sortirais 17e (ou quelque chose comme ça) avec KK contre AQs du chipleader qui touche sa dame au flop puis son as river. Sick.


Manche 2 : celle-ci durera deux orbites pour moi. Le temps de perdre deux fois avec the Big Slick, AK. La première en check-callant 3 fois un flop rainbow avec TPTK sur trois barrels de Stefal qui avait double-paire floppée et la seconde en payant le tapis d'un short qui poussera avec AJ et un deuxième payeur qui m'oblige à compléter en payant avec... Q8 !!
Le flop 694 ne viendra aider personne mais le turn J et la river 8 viendront m'achever. Sick. Out dans les abysses du classement.


Manche 3 : de loin la plus intéressante pour moi, et la plus agréable. Je prendrais un très mauvais départ en perdant la moitié de mon tapis sur un brelan trouvé à la turn avec AQ sur un board KQ2Qx contre le magnifique full aux deux par les dames que Lecorback qu'avait slowplayé. Je vais rapidement doubler et pouvoir recommencer mon agression permanente à la table.

Petite parenthèse, si jamais certains n'ont pas apprécié ma manière de jouer à la table, car je l'ai lu dans le chat, qu'ils sachent que je jouais uniquement pour la gagne et pas pour la finale, car je n'aurais pas pu participer à cette dernière (boulot oblige).
Fish peut être, mais j'aime jouer LAG en tournoi, et ça m'a plutôt bien réussi jusqu'à aujourd'hui, et je pense pouvoir me targuer d'une certaine expérience live et internet. J'aime payer hors côte pour les tirages. J'aime floater et setminer, même cher. Je call un tapis avec middle-pair, même A high si je sens mon adversaire light. Bref, vous l'aurez compris, j'ai horreur de jouer aussi serré que le corset d'une jeune pucelle à la Cour du Roi. Néanmoins, je paye très rarement perdant. J'admets cependant que mon jeu incite à prendre d'affreux bads, car cela excite les adversaires (je l'ai constaté sur le chat d'ailleurs). Voilà, c'est dit, et vous êtes prévenus pour les prochaines manche pour le Cap d'Agde, pas besoin d'affuter vos trackers, je joue loose, aggro et j'aime ça.

Retour au jeu. J'ai monté un stack de quasiment 10k. Je relance 109 offsuit au cutoff je crois, à 2,4/2,5BB, comme d'hab', relancé trois fois et des bananes par Mr4b, relativement short. Vu l'état de son stack et de son jeu relativement tight, je le mets sur JJ+, minimum, mais je penche fort pour AK vu la relance. Les As et Kings m'auraient minraisé ou 4betté, et les AK et autres 3betté. Je call.
Ici, je ne m''attends à rien d'autre qu'à trouver un flop accident ou rien, car je doute fort que l'action aille plus loin que le flop, vu qu'il s'était volontairement commit. De toute manière j'ai trois fois et demi son stack et largement la cote.

Flop 108brique qui me donne top paire, un double tirage, flush et quinte backdoor, j'ouvre un tiers du pot relancé all-in que je call. Je me sais, presque dans tous les cas sauf AK, largement derrière mais ma main bénéficie d'une cote d'amélioration bonne. En outre, je me laisse quelque chose comme 6k derrière, alors que l'average est 5k.
Mr4b retournera QQ et je ferais quinte backdoor. Je sais, c'est moche, mais j'ai payé pour. Et j'ai aussi payé pour prendre un avantage conséquent sur ma table.

Ensuite, je perdrais un bonne partie de mon stack en callant avec mes ladies le tapis d'un joueur ultra actif qui poussera son tapis sur un de mes 3bet avec sa paire de 6. Monsieur aura droit à un sursis en touchant un 6 au board. Je remonterais mon stack peu à peu.
Après ça, j'atteindrais les demies-finales en restant super actif, je veux profiter de l'effet bulle car quasiment aucun des joueurs n'a déjà atteint la finale. Mon stack à l'average fait le yoyo car Habitrouge notamment me punira régulièrement sur mes vols de blindes et antes. Je rejoinsRincevent à la table qui se dira aussi serré qu'une huître radioactive et qui subira comme les autres mes vols intempestifs. J'aurais dû sortir 13e en me fracassant sur les as d'un de mes adversaires ma petite paire (de 3 ou 4) fera un set au flop.
Je finirais donc finalement 12e après une enième relance, je toucherais straight et flush draw sur un flop A 9 5 avec mon 76s à trèfle. Je pousse alors logiquement mon tapis et m'inclinerais devant la paire max floppée d'Habitrouge avec A10 qui fera double-paire au turn. La river ne m'apportera rien de bien.
Je tiens à préciser que j'ai quasiment atteint les 20k aux portes de la finale, peut être que mon move est litigieux et que j'aurais dû resserrer mon jeu à la bulle pour la passer tranquillement, mais je le répète, je jouais pour la gagne et rien d'autre. Au passage, encore merci à Gainternet pour ses encouragements.

Voilà pour Evian, désolé pour les imprécisions, je n'ai plus tout en tête et je n'écris pas du même ordinateur et je n'ai pas le HH. Encore un grand merci à Xewod, qui nous permet désormais d'accrocher des packages sur Unibet pour aller à l'Open du Cap d'Agde (j'y reviendrais).

J'ai cependant suivi les magnifiques performances de Celtic, de D8 et plus récemment celles de Stefal.

J'ai joué un peu online, mais j'ai ralenti la cadence, je dois dire que je me réservais pour les mini Ftops. Néanmoins, j'ai réalisé coup sur coup trois tables finales sur le 2 rebuy le 5.5$ et 3.3$ sur Full Tilt pendant les vacances, ce qui a fait énormément de bien à ma bankroll. Comme quoi on joue mieux reposé. En attendant, je grinde les Heads-up Sit&Goes à 5 et 10$ où j'ai un Roi dépassant les 85%.

En ce qui concerne les Ftops, j'ai fait l'event 1 mais j'échouerai avant la bulle, ayant été déconnecté pendant une grosse demi-heure (sick). J'ai aussi cavé un copain sur ce tournoi et short, il perdra quelques 200 places avant la bulle sur un bon vieux 70/30 en bataille de blindes. Dimanche, je jouerai l'event 10 et la semaine prochaine, quasiment tous les events en NLH notamment le Heads-up.

Mon prochain article concernera ma qualification pour les quarts de finale EPEC sur Paris le 27/28 Mars grâce à Everest Poker et l'école française de Poker, un live super sympa entre potes (10 rebuy) où j'ai quelques mains assez hallucinantes dont je dois vous faire part. Je vous ferai aussi part de mon point de vue de ma rencontre avec Gainternet.

Pokeristiquement

Bluff_Daddy





mardi 26 janvier 2010

Swing du nul





Comme promis, voici mon premier compte-rendu après presque une semaine de découverte d'Everest Poker. Et bien, pour faire court, le bilan est mitigé. J'ai reçu jeudi dernier le virement de Pokerstrategy de 50 $, et j'ai commencé à jouer le jour même.

Après 3800 mains en cash game et 23 tournois, ma bankroll affiche un solde de 54 maigres dollars (mes tournois ayant compensé mes petites pertes en cash game).

Comme je suis encore un joueur cherche encore sa variante, j'ai préféré commencer par faire un peu de cash game (à mon sens EV+ et plus agréable que les SnG) pour faire grimper (et descendre) ma bankroll, et les tournois et sit & goes pour compenser les pertes (car je sais qu'aux basses limites, je n'ai pas trop de mal sur les formats turbo 18 joueurs, les Double Up et les Triple Up 6-handed (6 ou 18 joueurs).

Au départ, je dois l'avouer, j'avais prévu de jouer en respectant au pied de la lettre les règles qui prônent une gestion de bankroll saine. Mais à vrai dire, j'ai beaucoup de mal à trouver la NL2 excitante ( même si elle est peuplée de fishs et qu'il est facile d'y grinder), et cela pour deux raisons :
- on ne peut caver qu'à 2 euros maximum (pas de table deep comme sur PS) et j'ai tendance à aimer être cavé deep (parce que oui, ça ne me dérange pas de payer pour aller chercher un tirage pour craquer les as)
- les joueurs ne connaissent qu'un bouton sur lequel cliquer (invention brillantissîme d'everest pour générer du rake, cela dit) le bouton "miser le pot". Chose qui est tendancieusement déconcertante.

C'est pourquoi après quelques 800 mains (confère graphique), j'ai décidé de monter un cran au dessus pour aller jeter un coup d'oeil du côté de la NL10. Mes débuts ont été tonitruants, car j'ai réussi à monter ma bankroll jusqu'à 110 $ et des poussières.
Et là, ça a été le drame. Je n'arrive pas à dire si j'ai mal joué ou si j'ai eu un petit bad run, sûrement les deux, mais je dois dire que ça m'a fait assez mal. J'ai perdu 4 ou 5 caves de suite sur des coups idiots (mal joués de ma part alors que j'étais 100 fois devant au flop, et que je n'ai rien vu venir), et deux trois bad beats.

Swing du Nul?

J'ai compensé tant bien que mal les pertes en faisant des SnG. C'est bigrement efficace, mais je trouve ça emmerdant au possible. Après ma remise en question au niveau du cash game, j'ai téléchargé la version gratuite 60 jours de poker tracker, et essayé d'analyser mon jeu ce week-end. Désormais, je peux dire que ça revient doucement mais sûrement en NL10, j'ai effectivement pas mal de lacunes à combler mais je crois que je fais des moves en général correct (même si je joue très loose agressif).

Pour l'anecdote, j'ai gagné un semi-freeroll (25 Points Summits de Buy-in) en PL Omaha, et ça m'a fait assez plaisir de voir que même sur cette variante, j'arriver à tirer mon épingle du jeu (même si 15 $ pour le gagnant, ça n'est pas le Pérou). J'ai même touché une quinte flush royale à pique durant le tournoi.

La question reste pour autant entière. Dois-je redescendre de limite, ou dois-je m'accrocher en NL10? Je sens que j'ai le niveau et que mon downswing était dû à la malchance (je perds deux gros pots ou je suis cavé à 25 $ sur les tables deep). Je suis parfaitement conscient que je joue très dangereusement avec ma bankroll, même si je compense toujours mes pertes avec les SnG. A ma décharge, je dois dire qu'en jouant à ce rythme j'ai déjà généré pas mal de points Summits sur Everest qui j'imagine, résulteront sur du rake (d'ailleurs, j'ai rien pigé à leur système de rake, quelqu'un d'avisé pourrait t'il m'éclairer?).

Il est clair que si j'écoute Gimini Cricket je dois faire des SnG et grinder comme un bon vieux robot pour faire grimper ma bankroll, et ensuite m'installer en NL10 quand j'aurait les fonds nécessaires pour supporter les downswings (d'autant plus que mon style de jeu est très loose), mais c'est une simple question de plaisir. Le cash m'amuse, et j'aime y jouer, les SnG non.
J'attends vos conseils, vos avis, vos expertises.


Bonus : quelques mains à discuter, qui m'ont amusées, plus ou moins.

En heads-up NL10 : je joue contre un joueur qui m'a mis un sale coup dès le début de la partie, et m'a fait redescendre à 4$. Je remonte tant bien que mal à ma somme de départ et reçoit les magnifiques flèches en SB, d'autant plus magnifiques que mon acolyte a fait un sublime 4bet, que je m'empresse de minraiser pour qu'il pousse tapis, ce qui fait sans rechigner, je call. Messieur montre les barbus.

Voici le board :
6h Tc Qc Qh Kc

"You loose".. Ouch, ça m'a fait assez mal sur le coup, je dois dire.


En NL10 6-handed. Nous sommes quatre à la table. J'ai monté un stack assez correct (17,86 $), notamment en déstackant un gros vilain super loose mais pas mauvais, avec les barbus contre ses dames. Ce même vilain, ayant soif de vengeance, est resté à table a doublé rapidement contre un autre joueur en floppant une flush max à l'as contre une flush au roi. Il me couvrait donc de peu. J'ouvre une sublime paire de 2 au bouton que je relance à 0.45$, le vilain paye, comme d'habitude (il veut voir le flop systématiquement, sauf si deux joueurs partent à tapis prefop).

Flop : 3c 8s 6c

Il checke, je fait un Cb classique, que le vilain reraise à 1,5$. Oups, il a quoi A8, 78, 68, 33, 66, 88, du trèfle ?? J'insta call sans trop réfléchir dans l'optique de le bluffer avec n'importe quelle carte au turn, car Monsieur abuse de la raise à outrance, même avec des poubelles indicibles.

Turn : 2s

Magic card !! Bingo, à moins que le vilain ait déjà un set, mais j'en doute fort, car il m'aurait reraisé preflop avec sa petite paire (sisi, même les deux), comme il faisait tout le temps. Vilain ouvre donc au pot 4,5$. J'ai assez mal à la tête, je dois dire, mais je le vois bluffer depuis déjà une demi-heure avec ses donk bets et je décide de saisir ma chance en poussant mes derniers dollars au milieu de la table. Vilain insta call et retourne 99 (il aurait pu me croire non, je trouve ça light comme move). Pas le temps de dire ouf, que la river me crucifiera avec un joli 9c.

Terminé. "You loose".

Il y en a eu d'autres, mais ces deux là ce sont enchaînés en l'espace de 5 minutes. Ni une ni deux, j'ai éteint doucement l'ordinateur et je suis allé m'en griller une.
Sinon, pas de coup monstrueux à raconter, sauf peut être un carré d'as floppé en NL10 où je ramasse les blindes avec A2 (sick), et un coup horrible tout à l'heure, mais en ma faveur. Je craque KK (en SB) avec Q3 en BB (en même temps il ne relance pas preflop et je touche double paire au flop puis full au turn), et prend 10,56$ sur le coup. Au passage, j'ai vu des livraisons monstrueuses en NL10, inimaginables sur PS, et quelques bad beats à ne pas piquer des hannetons, du genre K5 en bataille de blindes en NL10 qui pousse tapis à 15$, payé par les as et touche K55 au flop...


Bonne lecture


Bluff Daddy


**Swing du nul, chanson composée par Sanseverino, dans l'album Le Tango des Gens (2004). Entre parenthèses, je recommande fortement d'écouter au moins une quinzaine de fois la discographie de Sanseverino avant de mourir (et donc de finir idiot), et d'aller le voir en live.



mercredi 20 janvier 2010

Petit poisson deviendra grand


Magnifique brochet pris par un de mes compères pêcheurs en Irlande, eldorado de tout pêcheur et de certains blogueurs, si j'ai bien saisi. Telles une grosse performance dans un tournoi, la prise record d'un fils de l'eau reste gravé dans les mémoires.

Sur mon dernier billet, je vous présentais toutes mes excuses pour mon comportement indigne de lecteur de l'ombre. Maintenant que c'est chose faîte, laissez moi m'introduire.

Qui suis-je? Difficile de faire court, à défaut, j'essaierais d'être concis. Aujourd'hui, j'ai 20 ans, je suis étudiant à la faculté, et vis à Bordeaux. Le poker prend au jour d'aujourd'hui une place conséquente dans ma vie, il est vrai, mais il n'a jamais pris le pas sur mes autres passions. J'aime les sports en tout genre (mais je préfère le rugby et le football), j'aime beaucoup le cinéma et le théâtre (notamment l'improvisation), le vin (rouge) et la (bonne) cuisine. Mais mon véritable dada, je dois le dire, est la pêche (voir plus bas).

D'un point de vue strictement pokéristique, je suis joueur de poker assidu depuis presque déjà 2 ans et demi, j'ai découvert le poker un soir de décembre 1999, le dernier mois avant la circulation des euros, d'autant que je me souvienne. Mon père et mes deux oncles ont tant bien que mal essayé de m'enseigner les subtilités du poker classique (aussi appelé draw, si je ne m'abuse), mais au bout d'une demie-heure, trop flambeur et surtout ne comprenant pas grand chose, j'imagine, j'avais dû reprendre une nouvelle cave (d'allumettes).

J'avais mordu à l'hameçon, il était trop tard pour faire machine arrière. Néanmoins, je n'ai pas été convié à la partie où les adultes jouaient avec "du vrai argent". J'avais été impressionné par la quantité de pièces de francs présentes sur la table, je m'en souviens bien. J'étais déjà prêt à investir tout mon argent de poche.

Plus tard, mon père m'enseigna les rudiments de l'omaha et je découvris le texas hold'em tout seul, en passant à proximité d'un troquet de la belle ville de Nantes, où s'organisaient régulièrement des parties. De fil en aiguille, j'ai commencé par participer à ces parties (qui étaient des freeroll hebdomadaires), puis j'ai fini par aider à en organiser, j'avais contracté le virus du gambler. A côté de cela, j'ai fait assez régulièrement des parties avec des amis, et j'ai craqué à la tentation du casino.

Bizarrement pour quelqu'un de mon âge, j'ai mis assez longtemps à me mettre au poker sur internet. J'ai tout de suite commencé sur Pokerstars, et j'ai très longtemps joué participé à des freerolls avant de faire mon premier dépôt. J'ai mis du temps à prendre goût au poker sur internet, trouvant que le live a une toute autre saveur. Désormais, j'organise des parties régulièrement dans les bars de Bordeaux.

Je dois bien me l'avouer, j'ai toujours eu beaucoup de mal sur internet, malgré plusieurs dépôts, je n'ai jamais réussi à faire grimper ma bankroll, qui inéluctablement fondait malgré mes efforts. Il faut dire qu'en déposant seulement par tranche de dix euros, ça reste difficile. Je pense pouvoir dire que je suis un joueur gagnant en live, je pense avoir un bon bagage poker, d'un point de vue de temps de jeu comme technique, mais je n'y arrive pas sur internet. Et pourtant, j'y ai pris goût. J'ai fini par découvrir qu'il y avait tout le matériel nécessaire sur la toile pour devenir un joueur gagnant, et prendre du plaisir en jouant plutôt qu'en insultant sa machine et les dieux du poker qui vous donnent une river assassine.

J'ai donc décidé, il y a peu, de me créer un compte sur Everest, en profitant de l'offre du site Pokerstrategy. La suite sous peu, pour mes débuts de grindage intensif (je continuerai à jouer les freerolls sur Pokerstars, et si mon expérience sur Everest s'avère être un échec, je recommencerai sur ma room de départ avec un petit dépôt).

Petit poisson deviendra grand*

Pour parler encore un peu de moi, j'ai réalisé il y a peu, un étrange parallèle entre une de mes grandes passions et le poker : la pêche. Passés outre le lexique commun (rivière, fish...), la dynamique d'une sortie (ou session) de pêche s'apparente en bien des points à une session de poker.

Arrivé à la table où au bord de l'eau, il y a toujours un temps d'adaptation nécessaire (celui où on lâche ses blindes plus facilement, et où le pêcheur ne dépliera pas encore sa gaule) pour saisir certains paramètres. Si le temps est orageux, si l'eau est teintée, s'il y a des gobages, une légère houle, un vent d'est (très mauvais pour la pêche, ceci dit), ou si la table est détendue/tendue, animée, ou si au contraire on entend seulement les mouches voler et le cliquetis des jetons, le joueur comme le pêcheur auront à s'adapter.
Ces paramètres sont indispensables dans les deux cas, chacun doit savoir les prendre en compte, je pense.
Quel leurre choisir, pêcher à vue, mi-fond, animer de manière lente ou agressive seront les préoccupations du pêcheur ; le joueur, quant à lui, enregistrera soigneusement des informations précieuses : le jeune étudiant au budget serré (regarder les vêtements, je vous assure, ça s'avère souvent vrai), le regular qui connaît tout le monde, le vieux monsieur qui connaît à peine les règles, et le chipleader qui a écrasé la table pendant deux heures déjà. Il sélectionne d'avance ses proies de manière à éviter les accidents et d'être chassé à son tour.

La dynamique est la même dans la mesure ou l'expérience joue beaucoup, je pense. Le joueur tout neuf sûr de son poker qui touchera horreur sur horreur pour faire gonfler son stack finira par s'empaler sur un bluff miteux. Le jeune pêcheur novice, quant à lui, prendra par chance un brochet affamé lors de sa première session puis enchaînera les bredouilles les dix prochaines fois. On appellera cela des épiphénomènes (ou comment justifier la victoire du fish à ses dépends, ceci dit, je trouve cela plus élégant que "il a chatté ce fish, cette room est rigged, j'arrête le poker")

Le pêcheur, comme le joueur, se créent eux-mêmes les conditions optimales pour faire des sessions agréables, c'est une question d'expérience et d'opportunisme. Ainsi, le facteur chance ne devient plus nécessaire. Il n'est pas réduit à néant, mais il fait office de bonus, disons. Le pêcheur arrive à faire sortir de sa tanière le carnassier déjà gavé en provoquant un réflexe agressif, le joueur profite des erreurs du fish ou du tilt du joueur moyen dans sa limite pour doubler, voire tripler son stack.

Maintenant que les présentations sont faîtes, vous aurez droit à mes comptes-rendus qui j'espère, seront réguliers.

Bonne lecture, ô toi, pêcheur !

Bluff Daddy


* Sentence issue d'un poème de Jean de la Fontaine à méditer, le petit Poisson et le Pêcheur.

Petit poisson deviendra grand
Pourvu que Dieu lui prête vie;
Mais le lâcher en attendant,
Je tiens pour moi que c'est folie :
Car de le rattraper il n'est pas trop certain

Un carpeau, qui n'était encore que fretin,
Fut pris par un pêcheur au bord d'une rivière.
«Tout fait nombre, dit l'homme en voyant son butin;
Voilà commencement de chère et de festin :
Mettons-le en notre gibecière.»
Le pauvre carpillon lui dit en sa manière :
«Que ferez-vous de moi ? Je ne saurais fournir
Au plus qu'une demi-bouchée.
Laissez-moi carpe devenir :
Je serai par vous repêchée;
Quelque gros partisan m'achètera bien cher :
Au lieu qu'il vous en faut chercher
Peut-être encor cent de ma taille
Pour faire un plat. Quel plat ? croyez-moi, rien qui vaille.
- Rien qui vaille ? Eh bien ! soit, repartit le pêcheur :
Poisson, mon bel ami, qui faites le prêcheur,
Vous irez dans la poêle; et vous avez beau dire,
Dès ce soir on vous fera frire .»

Un Tiens vaut, ce dit-on, mieux que deux Tu l'auras;
L'un est sûr, l'autre ne l'est pas.

dimanche 17 janvier 2010

Toutes mes confuses

Lecteur assidu de la blogosphère poker francophone depuis presque une année désormais, j'ai choisi de me jeter dans le grand bain (un fish doit prendre l'eau a un moment ou un autre, il en dépend de sa survie, vous en conviendrez).

Les articles techniques d'Eric Larchevêque (qui me manquent personnellement mais surtout cruellement), la plume finement aiguisée de Stefal, la verve de Celtic Touch, la surmotivation de Xewod ou encore le sens de la formule de Rincevent (et j'en oublie des dizaines de milliers), m'ont souvent redonné le sourire lors des soirées où l'on ferme sa room favorite un peu plus tôt que prévu, par dépit, dégoût, ou tristesse. Ces articles, m'ont fait rêver et m'ont donné cette motivation, comme le pêcheur qui enchaîne les bredouilles mais qui se lève le lendemain à l'aube avec le même espoir qu'au premier jour (je suis doublement concerné par cette comparaison, j'y reviendrai).

Il faut l'avouer, et j'en ai honte, j'ai été un lecteur de l'ombre, profitant du travail de sape des blogueurs acharnés sans jamais commenter, remercier, ni même me manifester. Pour ma défense, je dois dire que j'ai orienté quelques uns de mes amis joueurs vers ces blogs, et que j'ai su, à chaque fois, apprécier les écrits de chacun à leur juste valeur.

Toutes mes confuses * (voir à 1:31)

Ainsi, la question pour moi de faire un blog est remontée à la surface. Je dois dire que j'ai toujours voulu croire qu'on écrivait avant tout pour se montrer, se faire connaître. J'ai sûrement été influencé dans mon adolescence par les skyblogs rose bonbon des collégiennes, qui étaient, en réalité bien ternes.

Chaque écrivain, j'imagine, écrit pour partager, ou/et pour mieux connaître son sujet, peut être pour laisser une trace, inconsciemment pour se faire aimer, mais je suis profondément convaincu qu'écrire est une chose que l'on fait avant tout pour soi.

Je me suis aussi rendu compte que la plupart des blogueurs dénotaient une évolution certaine de leur propre jeu au poker au fil des billets postés sur leurs différents blogs, et je n'ai pu que constater que l'émulation produite par les demandes de commentaires sur telle ou telle main jouée, par les bons plans partagés, etc... n'ont sont que prolifiques pour le jeu de chacun.

Si je commence ce blog aujourd'hui, c'est avant tout pour moi, mais je serais assez vexé de ne pas être lu. J'essaierai donc de poster assez régulièrement, de faire quelques comptes rendus de tournois, de donner quelques conseils, à mon petit niveau, et ainsi, d'essayer de me faire une petite place dans la blogosphère poker francophone.

Puisqu’un blog est fait pour partager, je ne peux que vous transmettre mon amour du sens de la formule et ma manie de répertorier les citations saugrenues mais drôles à mon sens. Ainsi j’essaierai, dans chacun de mes billets, à la manière stefalienne, ou encore celle de Pokerfred, d’insérer une citation méconnue du grand public.

Bienvenue à toi, cher lecteur !

Bluff Daddy



* Toutes mes confuses : contraction de l’expression « Je vous présente toutes mes confuses », chère à Monsieur Prescovick (joué par Bruno Moynot) dans le Père Noël est une Ordure, adaptation de la pièce de la troupe du Splendide.